Californie : en visite à Santa Barbara
Avant l'été dernier et nos vacances californiennes, Santa Barbara n'évoquait pour moi que le vague souvenir d'une série télévisée des années 1980-90 et le nom exotique et ensoleillé d'une ville géographiquement floue. Aucune idée de ce à quoi elle ressemblait (la série télé était tournée en studio) et une vague impression que le lieu avait un lien avec l'Espagne... Il n'a fallu qu'une belle journée de juillet pour situer parfaitement Santa Barbara, "tout" savoir de son passé colonial et tomber sous le charme !
En route pour Santa Barbara
De Los Angeles, on prend la mythique Highway 101 et on file vers le nord-ouest, sur 150 km. La route longe la côte pacifique, c'est superbe et complètement cinématographique. Dans l'idéal, une voiture décapotable s'impose (mais avec un monospace familial de location, c'était bien aussi !).
Arrivés à Santa Barbara, la ville donne d'abord l'impression d'être un peu coincée entre ses collines et ses larges plages car elle se situe au pied des Santa Ynez Mountains et face à l'océan Pacifique.
Elle compte 90 000 habitants et reçoit de nombreux touristes car, depuis des décennies, Santa Barbara est une station balnéaire réputée. Souvent appelée l'American Riviera, elle séduit tout au long de l'année grâce à son climat (plus de 320 jours de soleil par an), son emplacement et ses différentes attractions. Les célébrités ne s'y sont pas trompées : Brad Pitt et Angelina Jolie, Martin Gore du groupe Depeche Mode, l'animatrice et productrice Oprah Winfrey et bien d'autres y ont une maison. Quant aux 23 000 étudiants de UCSB (University of California-Santa Barbara), ce sont eux aussi de sacrés veinards !
Santa Barbara et son passé
Le charme de la ville tient à son architecture à taille humaine et particulièrement homogène. Le passé colonial de la région est omniprésent. Pour bien comprendre, il faut se souvenir de Christophe Colomb : à la suite de sa découverte, la Couronne espagnole met la main sur la quasi totalité de l'Amérique latine. À partir de là, les conquistadores espagnols remontent vers le nord et s'établissent en Californie. Vers 1780, sur l'emplacement actuel de Santa Barbara, les Espagnols installent un édifice militaire (un presidio) puis une de leurs célèbres missions. L'Espagne souhaite occuper la région pour décourager les ambitions territoriales d'autres pays et pour convertir les Amérindiens au Christianisme. À l'époque, le Mexique et la Californie font partie d'un même territoire : la Nouvelle-Espagne. Mais, en 1821, le Mexique prend son indépendance. La Californie devient donc mexicaine. Elle suscite l'intérêt des États-Unis qui, après presque deux ans de guerre, l'annexent en 1848. Donc (si vous avez bien suivi) Santa Barbara et la Californie appartiennent à l'Espagne (lorsque l'Amérique latine était une colonie espagnole) puis au Mexique et enfin aux États-Unis. Tout cela a laissé de nombreuses traces.
Architecture néo-coloniale
À Santa Barbara, difficile de distinguer ce qui est réellement ancien de ce qui est neuf mais construit dans le style ancien. De belles maisons composent les quartiers résidentiels, tandis qu'au centre-ville le style néo-colonial s'affirme puissamment. Les constructions sont très souvent de style Mission Revival ou Spanish Colonial Revival ; toutes mettent à l'honneur les murs blancs, le fer forgé noir, les tuiles ocres, les carreaux de faïence colorés, les balcons en fer forgé, les arcades... Fermez les yeux, imaginez les décors de la série télévisée Zorro : vous y êtes ! De nombreuses enseignes se trouvent dans des bâtiments typiques (même le Starbucks local !), ce qui donne cette homogénéité si agréable à l'œil. Ici, on se sent vraiment bien. Tout est joli, on peut circuler facilement à pied, les bâtiments dépassent rarement deux étages, il y a plein de fleurs colorées et de palmiers... Cela rappelle l'Espagne du sud mais une Espagne révolue et revisitée (un peu façon Disney diraient les mauvaises langues). Mais ça fonctionne : j'ai trouvé Santa Barbara un peu artificielle certes, mais superbe !
Les charmes du centre-ville
À Santa Barbara, on peut passer une grande journée ou un week-end sans s'ennuyer. On peut sûrement aussi y couler quelques jours paisibles et plaisants.
Nous avons consacré quelques heures au centre-ville pour admirer l'architecture, faire un peu de lèche-vitrine (il y a de jolies boutiques, souvent assez chics), visiter une des nombreuses galeries d'art et apprécier les restaurants locaux (on a fait un délicieux repas éthiopien !). Certains édifices méritent qu'on fasse un détour pour les admirer. C'est le cas du Santa Barbara County Courthouse, c'est-à-dire le tribunal local, construit dans le style Spanish Colonial Revival et achevé en 1929. Sa tour offre un beau panorama. À quelques minutes de là se trouve un autre bâtiment à ne pas rater : le presidio, forteresse construite par les Espagnols en 1782, dont une partie est l'un des plus anciens édifices de Californie. On peut aussi jeter un coup d'œil à une maison typique de l'époque espagnole : la Casa de la Guerra (rien à voir avec la guerre, c'est le nom de la famille qui l'occupait) construite au tout début du 19e siècle par un des commandants du presidio.
Le joyau de Santa Barbara
Malgré tout, le joyau de Santa Barbara, c'est son Old Mission (les trois photos ci-dessus), cachée à quelques minutes du centre, au pied des collines. Après avoir installé un presidio, les Espagnols fondèrent cette mission en 1786. Depuis, elle a subi bien des dommages (à cause notamment des tremblements de terre) mais a toujours été rénovée et reste de toute beauté. Ce n'est pas pour rien que sur les 21 missions de Californie, celle-ci soit appelée la "Reine des missions" ! La vue est dégagée et on aperçoit au loin l'océan Pacifique. Dans le Sacred Garden, des fleurs, des palmiers et des cactus entourent un petit bassin charmant. Tandis que dans le cimetière se trouvent les tombes d'habitants de Santa Barbara, de religieux et également d'Indiens qui vivaient là il y a bien longtemps. Il faut également pénétrer dans l'étroite église pour admirer son décor néo-classique et ses peintures colorées. J'ai trouvé un charme simple et reposant à cet endroit. Ce n'est pas un musée poussiéreux mais un lieu vivant grâce à la communauté de Franciscains qui y réside encore et à un environnement exceptionnel.
Pas de tout repos
Santa Barbara n'est pas pour autant un paradis sans risques. Comme la Californie en général, la ville est exposée à des phénomènes naturels violents. À plusieurs reprises, des catastrophes importantes se sont produites, notamment en raison de la proximité de la faille de San Andreas. Le tremblement de terre de 1925 a ravagé la ville et c'est à lui finalement qu'on doit ce centre-ville si homogène et photogénique. À l'époque, les autorités ont profité de la reconstruction pour imposer un style très unifié d'inspiration hispano-mauresque. Actuellement, les contraintes urbanistiques restent fortes afin de protéger cette particularité.
Le comté de Santa Barbara est également le théâtre de grands incendies dont ceux de 2007 et 2009 qui firent de nombreux dégâts.
Entre terre et mer
La visite de Santa Barbara ne saurait être complète sans une baignade ou une balade au bord de l'océan. Nous y sommes allés un peu avant le couché du soleil. Les plages y sont de toute beauté, bordées par une végétation exotique et des palmiers immenses. Ici, la star c'est le Stearns Wharf (photo ci-dessus), la plus ancienne jetée de la côte ouest, qui a été construite en 1872 mais a connu plusieurs reconstructions suite aux tremblements de terre et à des incendies. C'est un des lieux les plus visités de la ville et un must pour les touristes et les locaux. Nous n'avons pas testé les restaurants situés à son extrémité car ici le homard est très cher et on paye également cher la vue !
Il est aussi possible de prendre un bateau pour participer à des excursions d'observation des différentes d'espèces de baleines, de dauphins et de phoques qui vivent dans la région.
Bon à savoir
-Si je retourne à Santa Barbara (et que je gagne au loto), j'irais dormir au Spanish Garden Inn. Et non, cet article n'est pas sponsorisé par cet hôtel (dommage !).
-Si vous passez à Santa Barbara en été, vous assisterez peut-être à un de ses festivals comme le Old Spanish Days Fiesta ou le Santa Barbara French Festival.
-Dans les environs se trouvent deux villes qui méritent un détour : Ventura (ville assez rurale avec de nombreux restaurants, notamment bon marché, et quelques rares vestiges de sa mission et de ses bâtiments anciens) et Ojai (très jolis paysages pour une bourgade qui abrite une communauté bohème et artistique, d'où quelques chouettes boutiques).
Photos : VNS
1/ le Santa Barbara County Courthouse
2/ le City Hall
3/ la Casa de la Guerra
4/ 5/ 6/ le centre-ville
7/ 8/ 9/ 10/ l'Old Mission
11/ le bord de mer
12/ le Stearns Wharf
13/ la plage
Commentaires
ça donne envie, comme à chaque fois ! mais avoue que tu y es allée seulement pour espérer croiser Martin Gore, non ? :-)
Ton article me replonge dans notre voyage merci beaucoup
Nous avons prolonge notre étape de quelques heures tant nous avons aimé le centre ville et j'y ai dégusté des spaghettis au homard sur la jetée divins au son du reggae vue sur la mer et pas hors de prix et ambiance cool et roots
En effet l'hôtel spanish garden inn est top conseillée par Lili barbery mais à l'époque hors budget pour notre périple hâte de lire un de tes articles
Merci pour ton commentaire. Oui cet hôtel a l'air top : c'est un des meilleurs de la ville ! À bientôt
Cette ville à l'air superbe ! Si j'avais eu le temps lors de mon voyage en Californie je m'y serais arrêtée entre L.A et San Francisco... une prochaine fois ^^
Ah on ne peut malheureusement pas tout faire ni tout voir ! Mais oui, une prochaine fois, il faut absolument s’arrêter à Santa Barbara.
Très belles photos ! Voici une ville que nous avons également appréciée. Nous y avons passé une petite journée mais on sent qu'il y fait "bon vivre".. Une baignade un peu fraîche c'est vrai, une halte découverte et shopping sympa... Un excellent souvenir :)
Ah c'est sûr que le Pacifique par ici est frais ! ;)