Un été à Los Angeles

En sortant de l’aéroport, des palmiers, des palmiers et encore des palmiers... et un air frais qui étonne (au pays des surfeurs, il fait forcement chaud !). Et puis, hop dans le bain, au volant d’une voiture (automatique, bien sûr) on file sur une large autoroute à 12 voies. Même pas peur ! Je m'installe alors pour cinq semaines, en famille, dans un quartier résidentiel de Los Angeles, Brentwood.
À partir de là, l'Ouest américain est à ma portée... Je vous prépare des articles sur la Vallée de la Mort, Universal Studios, le Grand Canyon, Joshua Tree, Santa Barbara. De quoi se réchauffer durant tout l’hiver gris et froid qui nous attend. Mais tout d'abord, let's go to Los Angeles !


Des lectures et des images plein la tête, j'avais envie de me forger ma propre opinion.
Certains osent dire que L.A. ça ne vaut pas le coup, qu'il faut juste aller au parc d’attractions de "Universal Studios". Parce que cette ville donne du fil à retordre à ses visiteurs et leur impose son immensité et sa complexité. Los Angeles, c'est la deuxième ville des U.S.A. avec quatre millions d’habitants, les Angelenos, noyés dans le comté du même nom qui en recense dix millions, sur une surface immense divisée en 88 communes, dont les célèbres Beverly Hills et Malibu. Alors comment, en un ou deux jours, prétendre avoir un avis objectif sur cette ville ? Il y a des dizaines de quartiers, très différents les uns des autres, et si on veut se faire une opinion, il faut du temps. La "Cité des Anges" fait partie de ces villes qui ne se dévoilent pas facilement (1).
Sur place, j’ai fait des dizaines de kilomètres à pied mais surtout des centaines en voiture. Car à L.A., on est automobiliste avant tout, ce qui occasionne bien des soucis. Il faut prévoir un budget stationnement mais il faut aussi penser que le temps de trajet est toujours incertain et souvent long (voire très long). Des Angelenos m’ont raconté qu’ils sortaient rarement de leur quartier : trop d’embouteillages ! Pour nous, l’Interstate la plus proche était la célèbre 405 : terrible ! Les transports en commun ne sont pas à la hauteur donc sans voiture, vous êtes coincés et perdez un maximum de temps. C’est le prix à payer pour vivre dans "la ville la plus embouteillée des États-Unis".
Malgré tout, rien ne m’a découragée de parcourir Los Angeles. Une heure de voiture pour aller acheter une couverture mexicaine ? Allez, c’est parti ! Une folle envie de bibimbap ? Koreatown nous voilà ! En un été, on a vu de tout : des quartiers où on se croyait à Mexico, Tokyo ou Séoul, des SDF en grand nombre (notamment à Skid Row, la honte de l’Amérique), des limousines avec chauffeur sur la luxueuse Rodeo Drive, des surfeurs bronzés et leurs copines 100% organic... L.A. a ses qualités et ses défauts mais elle a su me séduire. Je me suis rapidement sentie "chez moi". On apprend vite à rouler sur ses méga-autoroutes et à éviter les heures & points noirs. On se fait aussi au fait qu’il n’y a pas de centre ville, même si Downtown est en pleine renaissance depuis quelques temps. Chaque zone possède son "centre", on pense par quartier et non pas en terme de ville classique. Contrairement à New York, ici on peut vivre en mode slow (surtout au volant, ah ah) et on profite d'un côté très green (le bio, le bien-être, un côté assez sain, la mer et la nature si proches...). C'est assez contradictoire pour une ville immense et bétonnée, traversée par les tentacules des autoroutes.

Certaines choses ou lieux m’ont déçue. Par exemple, un des "top 10" d’après les guides touristiques est El Pueblo, le cœur historique fondé par les Mexicains à la fin du 18^e siècle qui allait devenir L.A. C’est minuscule, plein de touristes et de vendeurs d’artisanat pseudo-mexicain très laid ! Même chose pour Hollywood Boulevard. Mais comment visiter la "Cité des Anges" sans voir les étoiles du fameux Walk of Fame ? Il y a un monde fou, surtout près du très beau Grauman's Chinese Theatre, autant aller alors vers le Grauman's Egyptian Theatre où il y a moins de monde et toujours autant d'étoiles.
Difficile de faire un choix parmi les coups de cœur que j’ai eus dans cette ville. En vrac, je dirais le bord de mer (Santa Monica, Venice, Malibu...), le chouette marché aux Puces de Melrose Trading Post, les très tendances quartiers de Silver Lake et d’Echo Park, le Getty Center (ses collections d’Art, ses merveilleux jardins et la vue grandiose sur la ville), le beau campus de UCLA, les centres commerciaux à l’air libre et également Pasadena (j'ai adoré The Huntington Library, Art Collections and Botanical Gardens).
De Los Angeles, j'ai aussi aimé son côté latino-américain. Ici les Hispanophones constituent le premier groupe ethnique et culturel (48% de la population locale) et leur langue est en passe de devenir la première de la ville. Ils ont été surpris que je m’adresse à eux dans leur langue (j’ai une tête de gringa et l'accent de l'Espagne) mais ont fait preuve de curiosité et d'une grande gentillesse. Vous les rencontrerez partout mais pour ceux qui aiment le dépaysement, une visite au marché latino du quartier de Boyle Heights, un quartier dont 95% de la population est d’origine latino-américaine, s'impose. Ce petit centre commercial est garanti 100% latino et sans l’ombre d’un touriste, une expérience assez étonnante, à mille lieux de luxe de Beverly Hills ou de Malibu. Sinon, plus central, vous pouvez profiter de la cuisine mexicaine chez Guisados, qui possède quatre restaurants à L.A., nous avons testé (et approuvé !) avec bonheur leurs tacos.

J'espère que vous excuserez la longueur de cet article (à la hauteur de mon enthousiasme pour cette ville !) et que vous prendrez plaisir à lire les prochains articles sur Los Angeles et sur la Californie que je vous prépare !

(1) Bien sûr, si on ne dispose que de quelques heures pour découvrir L.A., on restera modestes et réalistes : on se concentrera sur les visites incontournables comme Hollywood, Downtown, Santa Monica...

Infos pratiques & pour en savoir plus

-Le marché aux Puces de Melrose Trading Post se tient tous les dimanches, voir leur site.
-À Echo Park, sortez des sentiers battus et découvrez Angelino Heights (autour de Carroll Av.) et ses maisons victoriennes dont celles du clip de "Thriller" et de la série "Charmed".
-Le campus de UCLA mérite lui aussi une visite : jolie balade à faire à pied pour voir les différentes architectures, le jardin des sculptures (le Franklin D. Murphy Sculpture Garden) et l'immense boutique de souvenirs. Bons restos & shopping dans le quartier, du côté de Westwood Village.
-Les centres commerciaux ici sont surprenants. Ceux à l’air libre sont très jolis et agréables, contrairement à ce qu’on pourrait penser ; The Grove, mon préféré, permet de faire les boutiques mais aussi de dîner ou d'aller au cinéma. En version indoor, le Westside Pavilion est parfait pour le shopping.
-Vrai coup de cœur pour Pasadena, il faut y passer une journée : shopping, restaurants, musées et l’incontournable Huntington Library, Art Collections and Botanical Gardens.
-Le centre commercial latino de Boyle Heights, El Mercado de Los Angeles, se situe au 3425 E. 1st street. Le plus simple est d'y aller en voiture. Attention, il y a trois étages (pas toujours facile de trouver l'accès), le dernier étant réservé à un grand restaurant mexicain que nous avons testé & approuvé.


Photos : VNS
1/ Venice
2/ Huntington Library, Art Collections and Botanical Gardens
3/ L.A. depuis le Getty Center
4/ Griffith Observatory
5/ Interstate 405
6/ Lampadaires du LACMA
7/ El Pueblo
8/ Hollywood Bd.
9/ Malibu Pier
10/ Getty Center
11/ Campus de UCLA
12/ Quartier d'Echo Park